Lettre ouverte au ministre de l’Éducation nationale
Monsieur le ministre,
Vous avez adressé un message à tous les personnels de l’administration de l’Education nationale le 5 juillet 2019. Nous recevons ce message comme une provocation. Une fois de plus, vous nous exprimez votre mépris en occultant la réalité des conditions de travail des personnels de notre administration.
En effet, ce message nous arrive au moment où nos structures, nos missions, nos postes et nos statuts n’ont jamais autant été menacés.
- La territorialisation de l’Éducation nationale, mettant en place les fusions d’académies, vous permet de préparer les mutualisations de services dans le but de supprimer des postes et de faire du Recteur de région académique le seul interlocuteur des présidents et des préfets de région.
- Le projet de loi de transformation de la Fonction publique, de son côté, démantèle nos carrières par le recrutement accru de contractuels au détriment des recrutements statutaires. C’est la fin des garanties et protections collectives : fin des CAP, suppression des CHSCT... C’est la consécration de l’individualisation des carrières et des salaires.
- La loi sur l’Ecole de la confiance adoptée le 4 juillet, dès son premier article, vise à transformer tous les personnels de l’Éducation nationale, y compris les personnels non enseignants, en serviteurs du gouvernement et non plus en serviteurs de la République.
- La réforme du BAC n’impacte pas seulement les enseignants et les élèves mais aussi les personnels de l’administration de l’Éducation nationale en déplaçant les missions des services déconcentrés vers les EPLE, notamment par la généralisation du contrôle continu commun, sans moyens supplémentaires.