Les dégâts de RenoiRH et d’Op@le

Le SPASEEN FO alerte sur la dégradation des conditions de travail des personnels administratifs et ITRF, titulaires comme contractuels, qui subissent, en EPLE comme en services déconcentrés, les réformes successives qui visent à détruire le Statut, et à privatiser l’École de la République.

Sous couvert d’une volonté de modernisation, les personnels administratifs et ITRF ne sont plus en mesure d’absorber les missions supplémentaires induites par les suppressions de postes statutaires.

Dans les EPLE, la mise en place d’Op@le notamment a multiplié les tâches, les clics, et les heures de travail.

La saisie devient exponentielle (les comptes de tiers, les RIB, les chèques,...), les transferts de GFC à Op@le dysfonctionnent, le module régie a dû être abandonné pour une refonte totale. Le nombre de référents académiques est dérisoire.

Ensuite, l’entrisme et l’ingérence des collectivités, institutionnalisés par la loi 3DS, perturbent le fonctionnement du service public d’État qu’est l’Éducation nationale. 

Enfin, la nouvelle dénomination des gestionnaires d’EPLE qui devient Secrétaire général d’EPLE, n’est une nouvelle fois que de l’esbroufe, qui cache le transfert de responsabilités RH du recteur vers les gestionnaires. Pour le SPASEEN FO, cette mesure dangereuse, portée par A&I UNSA, s’inscrit avant tout dans la logique du volet RH de PPCR, véritable outil de destruction des garanties collectives.

Dans les services, la mise en place de RenoiRH a engendré tant de souffrance que de nombreux collègues ont fui leur ministère !

En effet, ce logiciel non fonctionnel ne permet pas la gestion complète des carrières et oblige les collègues à travailler à la fois sur l’ancien et le nouveau logiciel. De plus, sa non fonctionnalité va jusqu’à causer de nombreuses erreurs de paye, voire ne verser aucun salaire pendant des mois !

Rappelons que dans de nombreux services et EPLE, des collègues sont « fortement incités » à travailler soir et weekend, et à annuler des congés, pour assurer les délais !

Le déploiement à marche forcée de logiciels non aboutis entraîne un chaos général et organisé par l’institution.

Par ailleurs la contractualisation de masse, main d’œuvre à bas coût jetée dans l’arène sans formation ni perspective de titularisation, accroît la souffrance de tous.

Toutes les dégradations des conditions de travail des personnels ne sont que des conséquences directes des contre réformes des gouvernements :

Loi Notré, PPCR, Loi travail, Loi de transformation de la Fonction publique, Loi 3DS, réforme des retraites, etc. *

Nous ne sommes pas dupes au SPASEEN FO : c’est la territorialisation « en marche » !

Toutes ces difficultés ont été portées par le SPASEEN-FO auprès de la conseillère sociale du ministre le jeudi 14 décembre.

La souffrance au travail est grandissante pour tous : le poids des charges, des responsabilités, du manque de formation pertinente, l’infantilisation, l’humiliation, etc génèrent stress, burn-out, accidents et maladies professionnelles souvent non reconnus par l’État employeur. C’est dramatique et intolérable ! Le temps des constats est révolu : nous attendons et exigeons des actes !

Nous revendiquons :

la création de postes statutaires à réelle hauteur des besoins exprimés par l’ensemble des collègues ;

la revalorisation immédiate de 10 % de la valeur du point d’indice, et l’ouverture de négociations pour un rattrapage à hauteur des pertes subies depuis 2000, à hauteur de 28,5 % ;

la titularisation de tous les contractuels qui le souhaitent ;

un réel et massif plan de requalification ;

l’abrogation de l’ensemble de la réforme des retraites et le retour à 37,5 annuités et l’âge de départ à 60 ans ;

l’abrogation de toutes les réformes qui détruisent le Statut qui nous protège ;

à travail égal, salaire égal !

* Liste non exhaustive et non contractuelle. Pour toute réclamation, s’adresser à Messieurs Attal, Guérini, Madame Borne et Monsieur Macron.

RÉSISTER, REVENDIQUER, RECONQUERIR