Op@le ou l'annonce prévisible d'une catastrophe
Les conditions de déploiement d’Op@le dans les collèges et lycées engendrent depuis plusieurs mois de grandes difficultés, notamment pour les personnels des services d’intendance, y compris ceux des agences comptables. Les nouvelles annonces ministérielles de vagues supplémentaires jusqu’en janvier 2027 ne règleront pas grand-chose sans notamment des créations de postes, ni le quotidien des collègues, ni la mise en place de tuteurs et formateurs disponibles.
Outil pas abouti, pas intuitif, chronophage, bascules compliquées !
Les qualificatifs font l’unanimité. Unanimité chez les personnels qui subissent Op@le et dont le déploiement accentue les difficultés qu’ils rencontraient auparavant, les exacerbent, les amplifient. Pourtant, tout était prévisible. En cause : les suppressions de postes massives depuis plusieurs années, des postes non remplacés, un manque criant d’attractivité de nos missions et postes, des réformes toujours plus chronophages et sources de surcharge de travail !
Op@le: un catalyseur !
Les difficultés étaient déjà présentes dans de nombreux établissements, mais la volonté des collègues de faire fonctionner les établissements scolaires du mieux possible rendait cette évidence quasi invisible. La solidarité était présente entre EPLE. Cette aide entre gestionnaires, soucieux de leur travail et solidaires entre eux, restait très souvent anonyme. Mais aujourd’hui, le logiciel Op@le engage la responsabilité de celui ou celle qui fait l’opération. Tout est fléché, notamment le nom du collègue qui vient donner un coup de main dans l’établissement d’à côté. Les freins à la solidarité sont donc beaucoup plus grands.
Face à cette débâcle, l’administration se dédouane en faisant retomber toute la responsabilité sur les collègues, accentué par le manque d’accompagnement, de formation, de tutorat, quasi inexistants dans de nombreuses académies.
Ce ne sont pas les prises de consciences tardives, l’amélioration de l’outil, la prise en compte des situations de souffrance au travail ou le paiement des heures supplémentaires qui régleront les difficultés. Ce sont bien des créations massives de postes pour enfin permettre aux personnels de sortir la tête de l’eau qu’il faut. Et bien sûr requalifier massivement les postes de C en B et de B en A, et augmenter la valeur du point d’indice pour rattraper les 28,5% de pertes subies depuis 2000.
Le ministère avait déjà retiré SIRHEN, logiciel, inadapté et trop coûteux (400 millions d’euros…). Tout comme le logiciel de paye LOUVOIS au ministère des Armées. Ce n’est pas la première fois que les ministères se trompent.
Pour le SPASEEN-FO, le ministère doit prendre à nouveau ses responsabilités et entendre les revendications des personnels :
- Abandon d’Op@le ;
- Créations massives de postes ;
- Remplacement de tous les postes supprimés ;
- Augmentation des salaires par la revalorisation de la valeur du point d’indice.