Apprentissage : une main d’oeuvre au rabais
Le gouvernement, dans sa logique de baisser les chiffres du chômage, apporte une réponse inadaptée par la mise en place d'un recrutement de 10 000 apprentis (au minimum) sur deux ans : 4 000 en septembre 2015, 10 000 en septembre 2016.
Si, pour l'administration, il n'y aura pas d'effet de substitution, donc que les apprentis soient pris sur les ETP ou les plafonds et schémas d'emplois, cette affirmation n'est valable que pour l'année en cours.
FO sera vigilante sur le fait que le recrutement d'apprentis ne soit pas synonyme de moins de postes au concours les années prochaines et de moins de recrutement.
De même, FO sera sans concession sur le non-renouvellement de collègues contractuels dont le poste serait « offert » à l'apprentissage. Les missions, le contrat et sa finalité sont différents selon que l'on soit contractuel ou apprenti.
Par le passé, le recrutement d'emplois jeunes ou de CUI-CAE, contrat d'accompagnement dans l'emploi de droit privés, a déjà cherché à pallier les suppressions de postes, en créant une main d'oeuvre corvéable, bon marché, à qui les obligations de formation n'étaient pas proposées.
C'est la précarisation généralisée.
Le risque clair est donc que ces apprentis soient dans l'obligation au quotidien de remplacer les postes supprimés. La tentation de l'administration sera grande de les employer autrement que dans la « philosophie et l'esprit voulus par le Premier ministre » en se heurtant à une réalité bien différente sur le terrain dans des services surchargés et à bout. Les administrations seront tentées de moins recruter sous statut car les différents précaires feront le job.
Apprentis : quel avenir ?
Un contrat de droit privé n'a pas la possibilité de faire valoir ses contrats dans le cadre de l'ancienneté de service nécessaire pour présenter des concours internes. Ces apprentis, s'ils souhaitent intégrer la Fonction Publique, devront, dans l'état actuel des possibilités, soit présenter un concours externe, soit un recrutement sans concours.
Maître d'apprentissage oui et alors ?